En France, lorsqu’ils sont confrontés au système judiciaire,
les enfants ont parfois du mal à se faire entendre par les juges alors qu’ils
sont tout à fait capables, seuls ou aidés, de donner leur point de vue ou leur
avis sur des questions qui les concernent.
Pour trouver des solutions à cette problématique, la
Défenseure des droits des enfants (rattachée désormais au Défenseur
des droits depuis la réforme voulue par Nicolas Sarkozy), a consacré son
rapport 2013 à «L’enfant
et sa parole en justice».
Remis au président de la république le 21 novembre dernier,
il fait dix propositions afin de renforcer les droits des enfants lorsque
ceux-ci sont confrontés à la justice, notamment lorsqu’ils sont des victimes.
Comme l’explique la défenseure, Marie Derain «Ce n’est pas
le moindre des enjeux que de toujours considérer l’enfant comme un sujet
capable de penser, d’avoir une opinion personnelle, de ‘discernement’ donc,
plutôt que comme un objet dont disposeraient les adultes. Ainsi est-il de la
fonction des adultes d’aider l’enfant à forger ce discernement; de lui éviter
d’être manipulé, voire instrumentalisé par ceux qui se dédouanent de leurs
responsabilités éducatives en projetant les enfants trop jeunes dans un univers
d’adultes. Là où ils ne savent pas évoluer en sécurité».
Dans cette optique, sa première proposition est de «Reconnaître
une présomption de discernement à tout enfant qui demande à être entendu par le
juge dans une procédure qui le concerne». Le magistrat «entendant l’enfant qui
le demande pourra alors apprécier son discernement et sa maturité».
En outre, deuxième proposition, il faut «Mettre en place sur
tout le territoire des unités d’assistance à l’audition afin d’offrir aux enfants
victimes la garantie d’être auditionnés et accompagnés par des professionnels :
policier, gendarme, médecin, dans les meilleures conditions psychologiques et
juridiques».
Car «La qualité de l’audition a un retentissement sur la
procédure».
Autre proposition, «Promouvoir activement auprès des enfants
et adolescents des éléments d’information et de compréhension d’une ‘justice
adaptée aux enfants’ afin qu’ils soient en mesure de connaître les processus
judiciaires, les droits qui sont les leurs, la façon de les exercer et les accompagnements
dont ils peuvent bénéficier».
Cela suppose, selon elle «de donner les moyens de connaître et
comprendre le monde de la justice» mais aussi «de donner les moyens à l’enfant d’être
acteur dans une procédure qui le concerne».
Par ailleurs, la défenseure demande à la France de signer et
ratifier rapidement le troisième protocole de la Convention des Droits de
l’Enfant établissant une procédure de plainte pour violation des droits des
enfants, texte qui a pour objectif de garantir aux enfants la possibilité de
recours légaux à un niveau international afin de les aider à trouver des
solutions à leurs difficultés.
Touche Pas Aux Enfants – TOPA[E]!
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