L’Irlande
a été condamnée par la Cour européenne
des droits de l’homme (CEDH) pour ne
pas avoir suffisamment protégé des enfants qui ont été victimes de sévices
sexuels.
L’affaire jugée par la CEDH concernait la question de la
responsabilité de l’Irlande pour les abus sexuels commis dans une école en 1973
par un enseignant sur une élève, Louise O’Keeffe, alors âgée de neuf ans,.
La Cour a estimé «que la protection des enfants contre les
mauvais traitements constitue une obligation inhérente à la mission d’un Etat,
en particulier dans le contexte de l’enseignement primaire. Or, cette
obligation n’a pas été remplie par l’État irlandais».
Le tribunal explique le pourquoi de son jugement: «dès avant
les années 1970 en effet, (l’Etat irlandais) avait été informé de l’existence
d’abus sexuels commis par des adultes sur des enfants, notamment en raison du
nombre important de poursuites diligentées pour de tels faits. L’Etat a
néanmoins continué à confier la gestion de l’enseignement primaire dispensé à
une vaste majorité de jeunes enfants irlandais à des institutions non publiques
(les écoles nationales) sans mettre en place un dispositif de contrôle public
propre à éviter le risque de perpétration de tels abus. Au contraire, les
personnes souhaitant se plaindre d’enseignants étaient dissuadées de s’adresser
aux autorités de l’Etat et orientées vers les directeurs des écoles nationales
(généralement des prêtres locaux). La Cour estime qu’un mécanisme de détection
et de signalement qui a permis la perpétration de plus de 400 incidents d’abus
au sein de l’école de Mme O’Keeffe sur une période aussi longue ne peut que
passer pour ineffectif».
Louise O'Keeffe, âgée aujourd'hui de 49 ans, a réagi à ce
jugement, l’estimant «très important pour les élèves de notre pays. Nous nous
sommes battus pour les enfants des écoles, pour la protection des très jeunes
garçons et filles».
De son côté, le Ministère irlandais de l’éducation a affirmé
qu’«il s'agit d'un pan profondément honteux de notre histoire récente» mais a
souligné que depuis de «solides mesures de protection de l'enfance» avaient été
mises en place dans le pays.
Touche Pas Aux Enfants – TOPA[E]!
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