Quand les médias parlent d’un secteur, quel qu’il soit,
nombre de professionnels de celui-ci s’inquiètent des approximations et
beaucoup dénoncent ce qu’ils considèrent comme des raccourcis ainsi que la soi-disant
caricature des faits et des idées par les journalistes, soit volontairement,
soit par inculture.
Le
secteur de la protection de l’enfance n’échappe évidemment pas à la règle
et l’on voit, à périodes répétées, des personnes qui se sont dévoué à cette
tâche, s’indigner des pratiques de la presse, parfois avec raison.
Celle-ci rétorque, parfois avec raison également, qu’elle
fait un travail sérieux et sans spectaculaire mais qu’elle n’est pas une revue
spécialisée et qu’elle doit traiter en quelques mots, quelques images, ce qu’un
article scientifique fait en trente, cinquante, cent pages, sans même épuiser
la question.
De même, elle explique qu’il faut bien intéresser le lecteur,
l’auditeur, le téléspectateur ou l’internaute avec des illustrations des
problèmes qui hérissent parfois les professionnels mais qui donnent de la
visibilité à la cause défendue.
D’un côté comme de l’autre, enfin, les égos sont aussi
quelques fois de mise, tendant encore plus les relations.
Mais les spécialistes de la protection de l’enfance ont
besoin des médias pour populariser leur combat et ceux-ci ont besoin des
premiers nommés afin d’informer correctement les citoyens et permettre une
prise de conscience collective indispensable qui est un élément primordial pour
transformer les comportements en profondeur.
Il faut donc, malgré les irritations qui perdureront,
collaborer ensemble pour le bien des enfants.
Car c’est cela l’essentiel et les deux partenaires ne
doivent jamais oublier.
En stigmatisant les médias, certains professionnels prennent
le risque de se couper d’eux et d’affaiblir leur crédibilité aux yeux du
public.
En déformant le travail des professionnels ainsi que les
faits, certains journalistes prennent le risque de rabaisser des problèmes
fondamentaux à un simple spectacle médiatique de bas étage où les enjeux et la
manière de les régler sont complètement passés sous silence.
Les uns et les autres doivent accepter les caractéristiques
des objectifs de chaque partie car tous doivent travailler à renforcer leur
mission identique, faire cesser la maltraitance des enfants.
Une virgule oubliée n’altère sans doute pas le message. En
revanche, un mot mal utilisé, un cas caricaturé et voilà le fond même du combat
qui est amoché plus ou moins gravement.
Les professionnels de la protection de l’enfance et les
professionnels des médias ne doivent jamais l’oublier.
La tâche est bien trop importante pour qu’ils ne travaillent
pas main dans la main.
Touche Pas Aux Enfants – TOPA[E]!