«J’ai des droits. J’ai le droit à l’éducation, j’ai le droit de jouer, j’ai le droit de chanter, j’ai le droit de parler, j’ai le droit d’aller au marché, j’ai le droit de m’exprimer.»

Malala Yousufzai

mardi 18 février 2014

Le gouvernement refuse que la maltraitance des enfants soit la grande cause nationale 2014


Exit Valérie Treirweiler (qui en était la principale supportrice) du cœur de François Hollande et de l’Elysée et, en est-ce la conséquence malheureuse mais la maltraitance des enfants ne sera pas la grande cause nationale 2014.
Sans doute que «l’engagement associatif» qui a été choisi par le premier ministre est-il plus important.
D’aucuns diront que ce choix recouvre aussi les efforts des associations pour mettre fin à la maltraitance des enfants.
C’est d’ailleurs ce que, dépité, a dit la présidente de l’association Enfance et Partage: «nous regrettons que la maltraitance des enfants, que nous considérons comme un problème de santé publique, ne soit pas désignée grande cause nationale en 2014. (…) Nous espérons néanmoins que le choix de l’engagement associatif nous permettra de développer – avec l’aide des institutionnels et des médias – des actions concrètes de prévention à l’échelle nationale».
Reste que l’on peut vraiment regretter cette décision.
On peut rappeler pourquoi il aurait été important de faire de cette lutte la grande cause de l’année en reproduisant ci-dessous l’appel des associations et des personnalités qui n’a donc pas été entendu:
«APPEL A MONSIEUR LE PREMIER MINISTRE
POUR QUE LA LUTTE CONTRE LA MALTRAITANCE DES ENFANTS SOIT DÉCLARÉE GRANDE CAUSE NATIONALE 2014
Chaque jour, en France, deux enfants meurent de violences infligées par des adultes, le plus souvent leurs parents.
Au-delà du sentiment d’effroi que suscitent ce chiffre et l'atrocité des faits divers régulièrement rapportés par les médias, la maltraitance des enfants est un problème de société majeur que notre pays doit savoir enfin regarder en face.
En effet, des études récentes menées dans des pays à haut niveau de revenus, comparables à la France, ont montré qu’en moyenne dix pour cent des enfants sont concernés par une maltraitance physique, sexuelle ou psychologique, une négligence, une exposition à des risques majeurs, des carences affectives et/ou éducatives.
Cette réalité est insupportable en soi. Elle l'est aussi car un enfant ne peut grandir, s’épanouir et devenir un adulte socialisé et responsable que si ses besoins physiques, affectifs et éducatifs sont pleinement satisfaits par les personnes qui s’en occupent, généralement ses parents. Bafouer de façon intentionnelle ces besoins correspond à la maltraitance dans son acception la plus large et au-delà des coups et des agressions sexuelles, qui viennent spontanément à l’esprit quand on parle de maltraitance, il faut donc reconnaître aussi la gravité des violences verbales, des humiliations répétées et du délaissement affectif dont il est démontré qu’ils peuvent avoir les mêmes redoutables conséquences à long terme sur la santé physique et mentale des enfants victimes: suicides, addictions, anorexie/boulimie, délinquance, troubles graves de la personnalité, désocialisation, transmission trans-générationnelle de la violence.
Face à la maltraitance qui touche toutes les classes sociales, il est temps d’agir avec détermination, et avec tous les moyens nécessaires, pour que l’enfant cesse d’être nié en tant que personne digne de respect et ayant des droits propres.
Certes, la protection des enfants entraîne nécessairement une intrusion dans la sphère privée et une remise en cause du dogme de la famille naturellement bonne. Mais la violence envers des êtres faibles qui, de surcroît, n’ont pas la possibilité de se défendre et de faire entendre leur voix, y compris au sens électoral du terme, serait-il un phénomène si dérangeant qu’il doive rester tabou?
Face à cette violence qui heurte la conscience humaine et qui reste trop souvent l'objet d'un déni de réalité, nous pensons que rien ne serait pire que la résignation. À l'issue d'un colloque national qui a réuni, en juin dernier au Sénat, les plus grands spécialistes de la maltraitance, nous voulons mobiliser la société tout entière, et d'abord les pouvoirs publics, afin d'améliorer le repérage, le signalement et le suivi des enfants maltraités.
C'est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Premier Ministre, de faire de la lutte contre la maltraitance des enfants la Grande Cause Nationale 2014.»
De notre côté, à TOPA[E]! nous ferons de 2014 la première année d’une grande cause qui durera jusqu’à ce que la maltraitance des enfants ait été éradiquée.

Touche Pas Aux Enfants – TOPA[E]!