Non, messieurs, dames, les gilets jaunes, ce n’est pas votre mouvement de foule qui est l’information principale de ces dernières semaines.
Non, messieurs, dames, du G20, ce n’est pas votre réunion
argentine qui l’est plus.
Ni les nouvelles déclarations de l’ancien avocat de Donald
Trump qui pourrait, un jour, envoyer en prison ce populiste démagogue dangereux.
Ni même la litanie désespérante des victimes des guerres
innommables qui se déroulent aux quatre coins de la planète.
Mais c’est la triste et terrible communication d’un
scientifique chinois qui affirme avoir modifié en douce et sans aucune
autorisation, le génome d’embryons de jumelles qui sont depuis nées, une
première mondiale qui fait sauter la digue éthique humaniste qui interdisait
une telle expérience au nom du respect et de la dignité de l’humanité toute
entière et des plus hautes valeurs qui doivent toujours être la base de tout travail
scientifique, surtout de ceux qui ont pour «matériau» l’être humain.
Celle-ci, même si celui qui l’a menée, du nom de He Jiankui
et désormais baptisé le «Frankenstein chinois», n’a pas dit qu’il faisait
partie du mouvement, ressort bien des rêves et visées transhumanistes.
Le problème dans cette expérience, c’est que l’on ne sait
absolument pas quelles seront les conséquences de cette modification de gènes
et les risques encourus.
Ainsi, il se peut très bien que cette modification ait des
conséquences désastreuses sur ceux qui l’ont subie, que cette manipulation ait
endommagé d’autres gènes essentiels, que ces gènes modifiés soient transmis à
la descendance des embryons qui auront été manipulés, créant des êtres hybrides
à l’avenir incertain.
C’est pour cela que l’ensemble de la communauté scientifique
ainsi que les chercheurs dans les domaines de la génétique, ont pris la
décision de ne pas toucher à l’embryon, au moins tant que l’on n’est pas
capable de savoir qu’elles seront les conséquences des manipulations.
C’est pour cela que toutes les expériences en cours ont été
arrêtées.
Mais le chercheur chinois n’en a eu cure, tout concentré
qu’il était sur sa gloire d’être le premier à faire cette expérience en
grandeur nature.
Aucune objection morale et éthique n’est venue lui titiller
la conscience, comme il l’a affirmé lors d’une conférence, pas même celle que
cette technique était totalement inappropriée pour le but qu’il prétendait
rechercher – faire des enfants de porteurs du virus du sida des êtres qui en
sont débarrassés –, car des traitements efficaces sont aujourd’hui utilisées
sans devoir passer par aucune manipulation génétique.
La technique qu’il a employée a été inventée par deux chercheuses,
une française, l’autre américaine.
Appelée Crisp, sorte de ciseaux permettant de couper l’ADN, elle
est révolutionnaire et aura certainement une énorme utilité pour permettre de
guérir des malades enfants et adultes dans les années à venir.
Pas pour jouer avec les fondements de la vie.
Bien sûr, nous savions qu’il y aurait bien des irresponsables
en quête de vedettariat, imbus de leurs personnes et n’ayant pas beaucoup de
moralité et aucune éthique, qui passeraient à l’acte dans ces domaines où l’on
touche à l’essence même de la personne humaine.
Parce qu’il se trouve toujours des personnages de ce calibre
qui se prennent pour Dieu ou son égal.
Le mouvement transhumaniste évoqué plus haut a bien cette
visée de transformer l’être humain, avec ces savants fous prêts à inventer et
utiliser toutes les techniques possibles et imaginables, de la modification des
gènes à l’implantation de divers outils à l’intérieur du corps, voire de nous
transformer en mi-humain mi-robot ou de faire vivre notre cerveau indéfiniment
sur internet...
Il progresse sans cesse et a de nombreux soutiens parmi
nombre de milliardaires qui lui donnent des fonds conséquents (une de ses
principales chimères, si ce n’est la principale, étant l’immortalité qui les
intéresse beaucoup…).
Oui, voilà la plus importante et consternante information de
ces dernières semaines, sans doute une des plus capitales de l’année et qui n’a
pas fait les gros titres des médias (qui en ont tout de même parlé) tout
occupés qu’ils étaient à faire de l’audience (et donc de l’argent) avec les
gilets jaunes.
Et devant cette information, il faut affirmer sans faiblir
qu’aucun humaniste (donc aucun centriste), ne peut accepter que l’humain soit
le terrain de jeu de quelques illuminés qui font sauter des digues que,
malheureusement, plus personne ne peut (ou ne veut) ensuite rebâtir.
Le chercheur chinois voulait les honneurs mais n’a que peu
d’honneur.
A nous d’en avoir à sa place.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire